Je me suis souvenue des pleurs et cris tous les matins pour se préparer et y aller, je me suis rappelé tous les soirs des crises que cela engendrer chez elle.
Ma mémoire n'a pas oublié la phrase déchirante « je ne veux pas aller à l'école ».
Elle n'a pas oublié que j'étais obligée de tirer ma fille par la main pour l'emmener jusqu'à sa classe.
Qu'un itinéraire de 5 minutes se transformer en un parcours du combattant.
Quand on est parent et qu'on vit cela depuis deux ans, on se sent démuni.
On se demande d'où vient le problème surtout quand les deux aînés n'ont pas réagi ainsi face à l'idée d'aller à en collectivité.
On pleure souvent, mais on ne lâche pas l'affaire pour autant.
Les maîtresses n'étaient pas d'une grande aide puisqu'à l'école cela se passait plutôt bien pour ma fille.
Bien qu'en petite section, la maîtresse ait dû punir mon enfant durant plusieurs jours pour avoir droit en échange à un « bonjour » le matin et elle avait dû mettre un coin pour qu'elle soit libre de sauter quand bon lui semble.
Mais outre ces deux choses-là, tout se passer bien pour elle à l'école.
J'ai tenté de mettre en place des choses pour que cela se passe mieux, mais je n'ai pas été écoutée pour autant.
À l'extérieur de la maison, cela était différent, cris et pleurs le matin pour aller à l'école était notre quotidien.
Je n'avais pas fait le lien avec l'école puisque Néné criait souvent pour un oui ou un non mais il y a un an, seulement, j'ai appris qu'elle ne savait tout simplement pas gérer ses émotions et que c'était une enfant précoce avec une intelligence différente des autres enfants.
À travers ses cris, ses pleurs, ses comédies comme le pensée certains, elle me disait juste qu'elle n'aimait pas l'école, qu'elle avait besoin d'autre chose.
Qu'être assise sur une chaise entre quatre murs cela n'était pas pour elle.
Souvent, elle me demandait si elle avait le droit de faire classe dans la cour de récréation.
À travers son refus de parler aux adultes, elle avait créé sa bulle où seulement elle se comprenait.
Mais à travers tout cela, elle me disait juste que l'école n'était pas adaptée à son intelligence comme le dit Bruno Humbeeck, psychopédagogue et intervenant de l'émission Grand bien vous fasse.
Puis, un jour, je l'ai déscolarisé, elle n'est plus allé à l'école.
Pas à cause de ses cris ou de ses pleurs, mais pour voyager durant un an.
15 jours après, mon enfant qui ne parlait à aucun adulte, s'est ouverte.
Elle s'est mise à parler à tout le monde !
Personne n'en croyait ses yeux, la petite fille qui se taisait jusqu’à maintenant en public, c'est du jour au lendemain ouverte, un peu comme une fleur.
Tellement ouverte, qu'elle racontait même sa vie à tout le monde même à la caissière.
Je n'en revenais pas.
Les cris ne se sont pas arrêtés pour autant, elle a eu besoin de l'aide de sa psychologue pour apprendre à gérer ses émotions.
Mais les cris n'étaient plus dus au fait d'aller à l'école.
Mais le fait qu'on est remplace les cris et pleurs du matin par des câlins, m'a permis de revivre et elle aussi.
Si j'avais su avant, que son mal-être était dû en partie à l'école ou plus précisément au fait de ne pas être libre d'apprendre comme son cerveau l'aurait voulu, j'aurais mis fin, bien plus tôt, à ce drame.
Oui, car c'est un drame de ne pas être compris, c'est une torture de parler, de crier, mais de ne pas être écoutée.
On a le droit de ne pas aimer aller à l'école, ce n'est pas un choix, c'est un fait.
Que cela soit à cause d'un sentiment d'insécurité ou qu'on n'en voit pas l'intérêt, car l'ennui s'est installé.
Ce sont les adultes, parents et pédagogues qui doivent aider l'enfant, main dans la main à faire en sorte que cette animosité envers l'école n'existe plus dans la tête de l'enfant.
Je pense qu'on ne doit pas s'arrêter à ce qu'il se passe dans sa classe, je pense qu'on ne doit pas s'arrêter à ce qu'il se passe à la maison, il y a des choses à mettre en place et je regrette sincèrement que ma fille ait pu pleurer durant deux ans tous les matins sans que cela n'interpelle la structure scolaire.
J'aurais aimé, qu'on tente de m'aiguiller.
Aujourd'hui, elle n'aime toujours pas l'école, mais elle aime apprendre dans une atmosphère qui est adaptée à son intelligence et à sa personne.
Et toi, ton enfant aime l'école ?