❤ L'autonomie dans l'instruction de l'enfant❤

Le 12/08/2023 0

Dans ❤ Paroles de parents ❤

Autonomie

Petit échange, entre vous et moi, autour de l'autonomie dans l'instruction de l'enfant.

Les parents me questionnent couramment sur l’autonomie qu’ont acquises mes filles dans leur instruction à un âge que certains trouvent précoces mais je n’ai jamais pris le temps de vous confier les principes qui ont permis de concevoir cette agréable autonomie mais aussi, ce que je sous-entendais par autonomie.

Alors, comme la rentrée est déjà presqu’à notre porte, j’ai décidé de prendre le temps de vous écrire cet article que j’ai volontairement appuyé sur les principes de Charlotte Mason car c’est aussi grâce à ses pensées que j’ai pu mettre plus facilement en place l’autonomie dans mon foyer.

Attention, vous n’y trouverez pas de solution miracle, dans cet article, pour que votre enfant devienne autonome dans son travail scolaire mais si cela a fonctionné avec mes filles, je pense que cela est bon de le partager avec vous.

Avant toute chose, je tiens à dire que l'autonomie ne doit jamais être conçue sur la culpabilité ou bien encore la menace. Si votre enfant n'est pas prêt à devenir autonome pour une raison qui lui est propre, alors laissez lui le temps. Ce n'est pas grave car c'est aussi une richesse que d'accompagner son enfant dans son instruction, autant pour lui que pour vous.

« … ces principes sont limités par le respect dû à la personnalité des enfants, à laquelle nous ne devons pas porter atteinte, que ce soit par l’usage direct de la peur ou de l’amour, de la suggestion ou de l’influence, ou en jouant de façon excessive sur leurs désirs naturels. » Charlotte Mason, principe 4/20

Mais qu’est-ce que l’autonomie : C’est la capacité de quelqu'un à être autonome, à ne pas être dépendant d’autrui

Dès l’âge de dix ans, dès le niveau cm2, mon ainée a acquis une autonomie dans son quotidien dont dans son instruction et aujourd’hui, en niveau terminale, elle est toujours aussi rigoureuse et organisée ce qui lui est fort utile dans ses études et dans son quotidien d’adolescente.

Ma dernière, elle, ce fut dès l’âge de onze ans, aussi au niveau cm2, qu’elle a acquis cette autonomie. Effectivement, elle ressentait le besoin de ma présence presque constante jusqu’à ce qu’elle comprenne que l’autonomie, c’était aussi une part de liberté car c’était la possibilité de participer à l’élaboration de ses plannings, de l’organisation de son quotidien, de choisir ses outils d’instruction etc.

Dix et onze ans, ce sont des âges que je trouve parfaitement normal pour devenir autonome dans son instruction. Effectivement, c’est l’âge où l’enfant français accède au collège, par conséquent, cela ne me parait pas être un âge exceptionnel mais si on prend du recul, en instruction dans la famille, l’enfant a plus de possibilité de pratiquer l’autonomie et de raisonner par lui-même sur son instruction et son quotidien.

« Il existe deux secrets de l’autogestion morale et intellectuelle qui devraient être offerts aux enfants : nous pouvons les appeler « la voie de la Volonté » et « la voie de la Raison ». » Charlotte Mason lire principes 16, 17 et 18/20

Par autonomie, je sous-entends d’être capable de s’instruire pour soi, de savoir s’organiser, d’être apte de respecter des consignes et de savoir raisonner, de savoir demander de l’aide, de respecter ses affaires, de savoir que l’échec fait partie des apprentissages et d’étudier sans un référent continuellement à ses côtés.  

Soyons réaliste, si l’enfant ne voit pas l’intérêt de s’instruire et s’il n’a jamais eu la capacité de raisonner par lui-même, il y aura peu de chance qu’il devienne autonome dans son travail. Il faut qu’il ait déjà acquis de bonnes habitudes de vie et des bases de connaissances solides.

Les bases de connaissance s’acquièrent via les âges de primaire via les instructeurs et les parents. Avoir de bonnes bases évite à l’enfant de se mettre en échec, trop souvent, pour rien. Car même si l’échec fait partie des apprentissages et qu’il est utile, si celui-ci domine sur la réussite, l’enfant peut concevoir de la frustration ainsi que le rejet des études.

Les bonnes habitudes de vie, elles, demandent forcément de recevoir une éducation qui aille dans le sens de l’envie d’apprendre mais aussi du respect envers soi-même et autrui. Que l’atmosphère du foyer soit aimante, respectueuse, à l’écoute. Que l’enfant soit déjà autonome dans certaines tâches de son quotidien dont celles en lien avec son hygiène de vie dont d’avoir un bon sommeil réparateur.

C’est aux parents et aux instructeurs, en équipe, de donner cette envie des apprentissages. Je suis certaine que cela est plus simple pour l’enfant quand on travaille tous ensemble, main dans la main.

Mais, c’est aux parents que revient la responsabilité de donner de l’amour à leur enfant et de lui apprendre à se faire confiance et à prendre soin de lui.

« En disant que l’éducation est une vie, nous sous-entendons les besoins de nourriture intellectuelle, morale et physique. L’esprit se nourrit d’idées, et les enfants devraient donc avoir un programme généreux. » Charlotte Mason Lire principe 8/20

Mais attention, être autonome ne signifie pas être seul. L’enfant doit toujours avoir à sa disposition un instructeur qui puisse le conseiller si besoin et cet instructeur doit laisser penser que demander de l’aide est une qualité.

Quand ma grande a suivi sa sixième en autonomie, mon mari, son papa, a pris peur. Il s’imaginait qu’elle était seule et qu’elle n’allait jamais arriver à s’instruire correctement. Puis, il a pris le temps de nous observer dans notre quotidien, il a vu que son savoir s’enrichissait de jour en jour, qu’elle était épanouie dans ses études, il a donc lâché prise et il nous a fait confiance, à elle et à moi.

On peut laisser son enfant s’instruire en autonomie, tout en étant présent, non pas comme si on était une personne dont il dépendait mais comme si on prenait le rôle d’un aidant, d’un consultant et d’un conseillé.

Avoir un enfant qui est apte à être autonome dans son travail ne signifie pas que l’on doit pour autant faire l’impasse sur des temps partagés d’instruction car ce sont des moments de partage dont il se souviendra même une fois adulte.

Pour notre part, jamais on ne délaissera les lectures offertes des romans en lien avec l’instruction que je prends plaisir à lire ou bien encore les expériences scientifiques faites avec papa.

« Par conséquent, les enfants devraient apprendre, lorsqu’ils ont atteint la maturité nécessaire pour bénéficier de cet enseignement, que la principale responsabilité qui leur incombe en tant que personnes est l’acceptation ou le rejet des idées. Pour les aider dans ce choix, nous leur donnons des principes de conduite et un large éventail de connaissances qui leur sont adaptées. Ces principes devraient épargner aux enfants certaines des réflexions et des actions irréfléchies qui mènent la plupart d’entre nous à un niveau de vie inférieur à celui dont nous avons besoin. » Charlotte Mason Lire principe 19/20

Je tiens à préciser que je fais une distinction franche entre autonomie et unschooling qui sont deux choses qui sont totalement différentes à mes yeux car on peut être autonome dans son quotidien et être aiguillé, préparer son année, ses cours etc., sans pour autant être dépendant d’une personne.

«Les enfants sont des personnes dès la naissance ». Charlotte Mason, lire principe N°1/20

Mettons en parallèle mon quotidien d’adulte avec celui d’un enfant pour que vous compreniez qu’on peut tous être autonome quelque soit notre âge et si vous avez le principe numéro un de Charlotte Mason, en tête, vous ne ferez plus de distinction entre adulte et enfant puisque les deux sont des personnes sur le même pied d’égalité.

Je suis indépendante, autonome, pour autant, je suis aussi heureuse d’avoir mon mari comme conseillé et aidant, au quotidien. Et vice-versa, je suis sa conseillère et son aidante. Dans la vie de tous les jours, je suis aiguillée par les lois et j’ai des droits. Pour mon travail, je programme, je m’organise et je m’aide d’outils. Pour autant, je ne suis pas une personne dépendante et je suis totalement autonome dans ma vie et mon activité professionnelle.

Vous l’aurez compris, l’autonomie a différents degrés et cela n’empêche pas de s’appuyer sur quelque chose ou quelqu’un. J’apprécie cette image que j’aime évoquer pour représenter l’autonomie : « Vous pouvez faire le choix de partir seul en pleine forêt durant une semaine, sans aucun outil ou vous pouvez partir seul en pleine forêt durant une semaine avec des outils, dans tous les cas, vous serez toujours seul en pleine forêt, c’est juste que dans le second cas, vous vous en sortirez plus aisément ».

Pourquoi devrions-nous nous compliquer notre quotidien en avançant sans outil?

Eh bien, c’est exactement la même chose concernant l’instruction d’un enfant qui est autonome. Vous ne lui faites plus son planning hebdomadaire, pour exemple, mais vous faites son planning avec lui, en écoutant ses réflexions qui sont souvent judicieuses et lui, en respectant vos conditions qui peuvent être, pour exemple, les matières qui se doivent d’être apparentes.

Le fait de mettre des conditions peut vous faire peur et vous laisser penser que cela retire de l’autonomie à l’enfant et conçoit une dépendance mais aucunement, rappelez-vous de l’image du baroudeur dans la forêt. Dans le cas d’un adulte, dans son quotidien, il devra être autonome en respectant les lois de son pays et/ou les directives de son patron et bien cela est totalement similaire quand on parle de l’autonomie de travail d’un enfant. Mette des conditions pour concevoir une habitude saine chez l’enfant, n’est pas quelque chose de péjoratif.

« Par l'éducation est une discipline, nous entendons la discipline des habitudes, formées de façon définitive et réfléchie, qu’il s’agisse d’habitudes de l’esprit ou du corps. Les physiologistes ont démontré que le cerveau s’adapte à nos pensées et c’est ce qui forme les habitudes. » Charlotte Mason lire principe 7/20

De même, vous préparez les cours de votre enfant avec lui et ces cours sont conçus par rapport à ses particularités, ainsi, il aura plus de facilité à être autonome dans son travail, il n’y verra pas un fardeau mais un plaisir car ses cours sont la finalité de son raisonnement.

Beaucoup d’enfants ont du mal à être enthousiaste à l’idée d’apprendre car les cours qu’ils reçoivent ne leur correspondent pas, ils sont soit trop lourd soit trop léger, soit pas formulés correctement pour le fonctionnement de leur cerveau qui est unique. Je me rappelle des propos de ma dernière qui me font encore échos encore aujourd’hui « maman, je pense que mes cours ne me plaisent pas car ils ne sont pas assez difficiles ». Cette phrase m’a fait comme un électrochoc. Je me suis immédiatement remise en question, ce qui n’est pas une chose négative, et j’ai directement relevé son niveau d’instruction.

Pour autant, il ne faut pas sombrer dans la facilité. Il faut être responsable et expliquer à votre enfant qu’il ne peut pas rester sur une programmation monotone et sur ses affinités. Pour exemple, un enfant qui adore l’histoire pourrait passer toute son année à ne s’instruire que sur l’histoire mais au détriment d’autres connaissances diverses tout aussi intéressantes et utiles. Peut-être même qu’en plus de l’histoire, il développera un intérêt pour une autre matière car il s’apercevra que cela a un lien direct avec l’histoire et que les deux ne sont pas aussi dissociable qu’il l’aurait imaginé.

J’aime beaucoup le principe numéro 13 de Charlotte Mason qui fait écho à ce raisonnement :

« Lors de l’élaboration d’un programme pour un enfant normal, quelle que soit sa classe sociale, nous devons prendre en considération trois points :
a) Il a besoin de beaucoup de connaissances, car l’esprit nécessite autant de nourriture que le corps.
b) Les connaissances doivent être diverses, car une alimentation mentale monotone ne crée pas d’appétit (soit la curiosité)
c) Les connaissances devraient être communiquées dans une langue bien choisie, car son attention est naturellement sollicitée par ce qui est transmis sous forme littéraire. » Charlotte Mason

Voici un résumé des quelques principes qui me permettent de me dire qu’un de mes enfants est prêt à devenir autonome dans son travail car il a acquis une certaine maturité :

  • Il sait qu’il peut demander conseil dès qu’il en a besoin et que cela sera vu comme quelque chose de positif.
  • Il sait qu’autonomie ne rime pas avec séparation.
  • Il a une bonne hygiène de vie dont un temps de sommeil suffisant.
  • Il se respecte, respecte les autres, ainsi que les consignes et ses affaires.
  • Il a des bases solides dans les matières.
  • Il a compris l’intérêt d’étudier.
  • Il sait gérer l’échec et en faire une force.
  • Il sait s’orienter dans le temps et a des bases d’organisation.
  • Il sait raisonner et dire quand quelque chose ne lui convient pas.

 

Comme je vous le disais au début de cet article, ce dernier ne comprend pas de solution miraculeuse car ce sont plusieurs petits principes qui ont permis à mes filles de devenir autonome dans leur instruction mais si votre enfant a acquis tous ces principes dans son quotidien et que pour autant, il n’arrive pas à s’instruire en autonomie, alors tournez-vous plutôt vers ses cours qui ne sont peut-être pas adaptés à lui. Dans ce cas, n’hésitez pas à reformuler ses cours, par exemple en les matérialisant via des maquettes, cartes mentales ou encore des vidéos.

Mais rappelez-vous que l'autonomie ne doit jamais être conçu sur la culpabilité ou bien encore la menace. Si votre enfant n'est pas prêt à devenir autonome car il y voit une séparation avec le parent, qu'il craint ce détachement, alors laissez lui le temps car ce n'est pas grave car c'est aussi une richesse que d'accompagner son enfant dans son instruction.

Je vous souhaite une belle semaine,

Olivia

ps: Lisez les 20 principes de Charlotte Mason sur Charlotte Mason France

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