Mythe n°1 : “à 2 ans, l’école est indispensable pour la socialisation”
La réalité, c’est que la socialisation ne commence pas à l’école. Elle commence bien avant. Un enfant se socialise dans sa famille, avec ses parents, sa fratrie, ses proches, dans les sorties, les activités, les rencontres du quotidien. La socialisation, ce n’est pas être entouré de beaucoup d’enfants du même âge dans un même espace, c’est apprendre à entrer en relation. Ainsi, cela peut se faire de mille façons, dès lors que l’enfant vit dans un environnement relationnel riche.
Mythe n°2 : “sans école précoce, l’enfant aura un retard de langage”
La recherche est très claire sur ce point: le langage se développe par la qualité des interactions, pas par la précocité de la scolarisation. Un enfant à qui l’on parle beaucoup, que l’on écoute vraiment, avec qui on échange au quotidien, développe son langage tout aussi bien, et parfois mieux, qu’un enfant en collectivité dense. L’école à 2 ans n’est pas une garantie linguistique, surtout si l’encadrement est tendu et le temps de parole individualisé réduit.
Mythe n°3 : “les pays nordiques scolarisent tard, donc les enfants y sont en retard”
C’est exactement l’inverse. Les pays nordiques retardent l’entrée dans l’école formelle parce qu’ils considèrent que l’enfance n’est pas un sas vers la performance scolaire. Leurs enfants ne présentent ni plus de retards de langage, ni plus de difficultés sociales. Ils arrivent à l’école plus tard, mais plus disponibles, plus stables émotionnellement, plus confiants. Ils n’ont pas été “laissés de côté”, ils ont été accompagnés autrement.
Mythe n°4 : “la toute petite section est toujours une solution douce”
La toute petite section peut être douce dans certaines conditions très précises: petits effectifs, adultes réellement disponibles, temps courts, entrée progressive. Mais, dans les faits, elle reste une structure scolaire, avec ses contraintes, son rythme collectif, sa logique institutionnelle. Elle n’est pas équivalente à un accueil de type kindergarten nordique, et elle n’est pas automatiquement bénéfique pour tous les enfants.
Mythe n°5 : “si l’enfant va à l’école le matin, c’est forcément mieux que rester à la maison”
La scolarisation à 2 ans est très souvent un mi-temps. L’enfant vit la séparation, l’effort d’adaptation, la fatigue du collectif puis rentre chez lui pour récupérer. Si l’après-midi repose déjà sur les parents, et bien généralement sur la mère, il est légitime de se demander quel est le bénéfice réel de ne pas lui laisser aussi le matin, lorsque le foyer est capable d’offrir attention, sorties, échanges et stabilité.
Mythe n°6 : “remettre en question l’école précoce, c’est être contre l’école”
Ce n’est pas être contre l’école que de dire qu’elle n’est pas toujours adaptée à 2 ans. C’est simplement refuser l’idée qu’une solution institutionnelle serait universelle. L’école a toute sa place mais, elle a un âge, un rythme, un cadre. Et, vouloir le dire, souhaiter le meilleur du meilleur pour les enfants, n’est ni rétrograde ni idéologique, c’est respecter le développement réel de l’enfant.