« Tout ce que l’on apprend dans la joie devient joie en mémoire. » — Alfred de Musset
Après huit années d’instruction en famille sans recours à des cours par correspondance, Énéa a décidé de tenter une nouvelle expérience en intégrant le CNED réglementé pour sa classe de cinquième.
Ce fut une décision murement réfléchie de sa part, née d’une volonté personnelle de se confronter à un cadre structuré, mais aussi d’apprendre à apprivoiser une anxiété scolaire bien ancrée.
De plus, l’adolescence s’est invitée pleinement dans cette année. Avec elle, son lot de remises en question, de quêtes d’indépendance et d’émotions parfois débordantes.
Le CNED est alors devenu plus qu’un support scolaire : c’était un outil structurant pour une jeune fille en plein bouleversement intérieur.
Le fait d’avoir des supports “clés en main”, un rythme de travail plus impersonnel, des consignes précises, l’a aidée à se responsabiliser.
Elle avait besoin d’un cadre extérieur à moi et d’un espace dans lequel, elle pouvait faire seule, à son rythme.
« L’adolescence est une seconde naissance, où l’on apprend à devenir soi. » — Victor Hugo
Pour autant, nous avons dû être très présents. Il y a eu des moments d’angoisse à cause de son anxiété, qu’il a fallu accueillir avec douceur et patience.
Il a été nécessaire d’alterner intelligemment les temps d’instruction et les temps de repos, de faire des pauses de temps en temps longues, et surtout de ne jamais céder à la tentation de forcer.
Nous avons avancé dans le respect de ses rythmes, de ses besoins, de son anxiété.
Et cela a porté ses fruits.
Je lui ai laissé gérer son emploi du temps comme elle le souhaitait, et elle a atteint ses objectifs.
« Apprendre ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu. » — Plutarque
Énéa a eu d’excellents résultats tout au long de l’année, elle a trouvé les cours simples, parfois même trop faciles. Elle n’a pas eu besoin de lire tout le programme pour réussir ses 70 devoirs annuels.
Il faut dire qu’elle avait déjà de l’avance, et que de nombreux thèmes avaient été abordés lors des années précédentes, dans le cadre de notre instruction en famille.
Mais ce que nous retenons davantage, ce n’est pas le bulletin, c’est la progression intérieure, la confiance, l’autonomie. C’est cette manière qu’elle a eue d’avancer par elle-même, en respectant ses limites et ses forces, même quand nous parents, parfois, nous doutions.
Certains s’inquiètent du manque de “vie” dans les cours du CNED mais comme je l’ai déjà écrit dans d’autres articles quand ma grande était au CNED, ce n’est pas parce que cela vient du CNED que ce n’est pas vivant.
C’est à nous de mettre en lumière les contenus, de les relier au quotidien, d’ouvrir le dialogue, d’approfondir les sujets. Le cours sur le pendule de Foucault a suscité un réel enthousiasme chez Énéa. Nous avons prolongé cette curiosité en allant l’observer dans la réalité, ce qui a ancré son apprentissage dans une expérience tangible.
« Il ne suffit pas de transmettre un contenu : il faut lui donner du sens. »
Certes, le niveau général, notamment en maths et en français, nous a semblé plus bas que ce que je proposais en IEF.
Mais la richesse de certains contenus, particulièrement en arts plastiques, éducation musicale et langues, a compensé
Pour compléter certains apprentissages, spécifiquement en espagnol et en anglais, nous avons fait appel à la plateforme Preply, qui propose des cours en visio avec des professeurs natifs.
Ce format a beaucoup plu à Énéa, car il rend les langues vivantes, concrètes, et bien plus engageantes que de simples exercices sur papier.
Entendre d’autres accents, échanger en direct, rire des petits ratés ou progresser à son rythme avec des professeurs bienveillants lui a permis de gagner en assurance et en fluidité.
Cela a donné du souffle à son année, en cassant un peu le cadre scolaire tout en consolidant ses apprentissages. Elle continuera les cours avec son professeur d'anglais et d'espagnol durant les vacances.